Il n’y a pas de mal à ce qu’une personne qui jeûne embrasse son conjoint, du moment qu’elle ne craint pas que cela stimule son désir et qu’elle soit amenée à commette l’interdit : la relation sexuelle pendant le jeûne.
Aishah, que Dieu l’agrée, rapporte : « Le Messager de Dieu, paix et bénédiction de Dieu sur lui, embrassait ses épouses et les caressait alors qu’il jeûnait, cependant qu’il était le plus apte parmi vous à contenir son désir sexuel. » Hadith consensuel
La seule condition à imposer aux caresses pour une personne qui jeûne : il faut qu’elle maîtrise son désir, et qu’elle puisse se contenir.
En ce qui concerne les caresses qui imposent les ablutions majeures, qui rompent le jeûne et qui imposent le rattrapage des jours manqués et une pénalité, ce sont les caresses qui finissent par l’introduction de tout ou partie du gland du pénis dans le vagin de la femme. Le Sheikh Sayid Sabiq écrit à ce propos :
"La rencontre des organes sexuels : c’est lorsque le gland disparaît dans le vagin, et ce, même s’il n’y a pas eu éjaculation. Dans la langue arabe, la janabah (transpiration suite aux ébats amoureux) désigne en réalité le rapport sexuel, même s’il ne conduit pas à l’orgasme."
A l’unanimité des savants, seul l’acte sexuel rompt le jeûne et impose le rattrapage et l’expiation.
Al Boukhari et Muslim rapportent d’après Abou Hurayrah : "Un homme vint trouver le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, lui disant : "Je suis perdu, ô Messager de Dieu !" "Qu’est-ce qui t’as perdu ?", s’enquit le Prophète. "J’ai eu un rapport sexuel avec ma femme pendant le Ramadân", se plaignit-il. Le Prophète lui dit alors : "As-tu les moyens d’affranchir un esclave ?" "Non", répondit l’homme. Le Prophète reprit : "As-tu la capacité de jeûner deux mois consécutifs ?" "Non", répondit-il encore. Le Prophète poursuivit : "As-tu les moyens de nourrir soixante pauvres ?" "Non", dit-il une dernière fois avant de s’asseoir. Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, apporta alors un panier de dattes et dit à l’homme : "Distribue ceci aux pauvres." L’homme dit : "A des plus pauvres que nous ? Il n’y a aucune famille dans cette ville qui a besoin de ce panier de dattes plus que nous !" Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, rit alors jusqu’à ce que ses dents soient apparues, puis il dit : "Va, nourris-en ta famille."
Synthèse d'une réponse du Sheikh Yousuf Al-Qaradawi