Le FMI revoit à la baisse les taux de croissance

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale dans une note préparée et adressée à la réunion des pays émergents et industrialisés du groupe des 20 à Rio de Janeiro, hier et aujourd’hui.

Ainsi le FMI, qui a réduit de 0,2 point le pourcentage, à +3,9%, de sa prévision de croissance mondiale 2008 et de 0,1 point, à +3,7 %, celle qui porte sur 2009, estime que la dégradation de l’économie mondiale devrait se renforcer au second semestre 2008. Le diagnostic porté sur les Etats-Unis n’est pas modifié ; seule la prévision 2009 est réduite (de 0,1 point à +0,7% contre +1,3% en 2008). En revanche, les perspectives portant sur la zone euro sont réduites. Le PIB ne progressera que de 1,4% cette année (-0,3 point). La prévision 2009 est également amputée de 0,3 point de pourcentage, à seulement 0,9%. Aux Etats-Unis, les statistiques publiées la semaine dernière montrent une certaine stabilisation de l’économie.

Ainsi, la croissance au deuxième trimestre a été révisée à la hausse à +3,3% (+1,9% en première estimation). La confiance des consommateurs américains, mesurée par le Conference Board, a aussi augmenté de 51,9 points en juillet à 56,9 points en août. Cependant, les experts affirment que ce rebond reste fragile car « c’est essentiellement la composante décrivant les perspectives des consommateurs qui s’est améliorée (+10 points à 52,8 points) ». La perception de la situation courante continue à se détériorer (-2,6 points à 63,2 points). En France, les industriels ont réduit leurs prévisions d’investissement qui ne progresseraient plus que de 6% en valeur cette année. En Allemagne, le recul du PIB de 0,5% au deuxième trimestre 2008 a été confirmé. Mais la composition de la croissance est inquiétante, estiment les spécialistes. La consommation privée a reculé de 0,7% au deuxième trimestre, après avoir reculé de 0,4%. Les investissements des entreprises ont également fléchi (-0,5%) et les exportations ont stagné (-0,2 %).

L’économie britannique n’est pas à l’abri du ralentissement mondial : son PIB a stagné au deuxième trimestre 2008 et toutes les composantes des comptes macroéconomiques sont mal orientées, soulignent les économistes. La consommation privée a stagné (-0,1%), la formation brute de capital fixe (investissement résidentiel des entreprises et public) a reculé de 5,3% (après -1,5%) et les exportations ont diminué de 0,5%. Seule la consommation publique a continué à progresser (+0,4%). Le Royaume-Uni a ainsi connu un cycle d’une longueur étonnante. Il faut remonter à la récession de 1991-1992 pour trouver des résultats aussi dégradés, indiquent les mêmes experts. Pour 2009, les économistes tablent sur une croissance faible, la poursuite de la remontée due au chômage et une détente des pressions inflationnistes.

El Watan 31.08.2008