PARIS (AFP) - L'ONG Handicap International a érigé samedi dans 37 villes de France des "pyramides" de chaussures pour réclamer l'interdiction des bombes à sous-munitions (BASM), à dix semaines de la signature du traité d'Oslo.
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A Paris, des milliers de chaussures ont été entassées place de la Bastille, et seront ensuite données à des associations. Des ateliers sont aussi proposés pour que les valides se mettent dans la peau des personnes handicapées, par exemple en suivant un parcours d'obstacles en fauteuil roulant.
"Nous nous trouvons à un moment crucial, entre la Convention de Dublin (adoptée en mai dernier, ndlr) et la signature du traité d'Oslo (qui doit être signé officiellement les 2 et 3 décembre, ndlr)", a déclaré à l'AFP Jean-Baptiste Richardier, directeur général et cofondateur d'Handicap International.
107 pays se sont engagés à signer le traité d'Oslo, qui prévoit l'interdiction d'utilisation, de production, de commerce et de stockage des BASM. Mais les ONG s'inquiètent des pressions exercées notamment par les Etats-Unis sur ses alliés pour renoncer à signer le texte.
"Nous voulons peser sur l'offre car on ne supprimera jamais la demande. Mais comme le traité d'Ottawa a mis un terme à la prolifération des mines anti-personnelles, le traité d'Oslo mettra un terme à la prolifération des BASM et restaurera ainsi le droit humanitaire international, qui sort très affaibli de l'utilisation de ces armes", a ajouté M. Richardier.
Selon Marion Libertucci, de Handicap International, "des milliards de sous-munitions" sont actuellement stockées par les états.
"Le nombre de victimes est difficile à estimer, mais parmi les victimes recensées, 98% sont des civils, dont 27% d'enfants car les BASM ont souvent été utilisées en Irak au-dessus de villes", a-t-elle expliqué.