Lorsque l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair avait interrompu, en décembre 2006, l'enquête qui allait dévoiler une énorme affaire de corruption, il pensait l'enterrer. Las ! Les experts anti-corruption de l'OCDE viennent de fustiger Londres, qui a « failli » après avoir pourtant promu la Convention internationale anti-corruption. Détail piquant : Gordon Brown vient de nommer le ministre de la Justice, Jack Straw, « Monsieur Anti-corruption ». Le scandale était né des accusations portées contre BAe Systems lors du contrat Al-Yamamah de vente de chasseurs à l'Arabie saoudite, pour 63 milliards d'euros. Les pots-de-vin à des personnalités locales pourraient avoir dépassé 40 % du contrat !
L'OCDE réclame désormais à Londres de ne plus interrompre des poursuites pour corruption contre des dirigeants étrangers et de mettre fin aux privilèges offerts par les dépendances de la Couronne (îles Vierges britanniques, etc.), qui constituent les plus inviolables paradis fiscaux de la planète. Jack Straw a « apprécié la contribution de l'OCDE au débat »...
Le Point 23.10.2008