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 1er novembre 1954 "Toussaint rouge» en Algérie"

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MessageSujet: 1er novembre 1954 "Toussaint rouge» en Algérie"   1er novembre 1954 "Toussaint rouge» en Algérie" Icon_minitimeSam 1 Nov - 10:36

Le 1er novembre 1954, en Algérie, des indépendantistes commettent plusieurs dizaines d'attentats, dont certains meurtriers. C'est la «Toussaint rouge».

Ces événements surviennent dans une Algérie française découpée en plusieurs départements mais profondément divisée entre :
– 8 millions de musulmans qui ont un statut d'indigène et relèvent du droit coranique coutumier,
– près d'un million de citoyens français : immigrants de la métropole et du bassin méditerranéen, juifs locaux naturalisés en 1870, musulmans en très petit nombre ayant renoncé à leur statut coranique.

De très grands écarts de niveau de vie et d'éducation séparent les deux communautés (au recensement de 1948, un musulman sur dix seulement déclare savoir parler le français, soit une proportion bien inférieure à celle que l'on observe en 2000). Les clivages sociaux sont entretenus et aggravés par l'opposition constante, des Européens et assimilés, à toute concession politique à la majorité musulmane. Malgré cela, les indépendantistes, surnommés avec mépris «fellagha» (coupeurs de route), sont encore très minoritaires et sans soutien consistant dans la population musulmane.
(de Joseph Savès)

Un soulèvement peu médiatique
Quelques mois plus tôt, en Indochine, les Français ont été défaits par le Vietminh. Les indépendantistes algériens y voient un encouragement à se lancer à leur tour dans la lutte armée contre la puissance coloniale, bien qu'ils soient en très petit nombre (quelques centaines au plus) et presque totalement dépourvus d'armes.

Divisés en plusieurs partis, dont le MTLD de Messali Hadj et l'UDMA de Ferhat Abbas, ils forment au printemps 1954 un Comité révolutionnaire d'union et d'action (CRUA). Celui-ci choisit la date du 1er novembre pour déclencher l'insurrection. Une trentaine d'attentats plus ou moins désordonnés ont lieu en ce jour de la Toussaint : récoltes incendiées, gendarmerie bombardée... On compte sept morts, essentiellement des musulmans.

Les seules victimes européennes sont un couple de jeunes instituteurs venus de la métropole pour instruire les enfants du bled. Leur autocar est attaqué dans les gorges de Tighanimine. Ils sont extraits du véhicule ainsi que les autres passagers et touchés par une rafale de mitrailleuse destinée au caid Hadj Sadok. Guy Monnerot succombe sur le champ mais sa femme Jeanine survivra à ses blessures. Les meurtriers des deux Français auraient enfreint l'ordre de n'agresser que des membres de l'élite musulmane francophile, à l'exception des Européens. Ils auraient été plus tard sanctionnés par leurs chefs.

Le ministre de l'Intérieur, un certain François Mitterrand, promet de mettre tout en oeuvre pour arrêter les «hors la loi». Il n'empêche malgré cela que les attentats ont très peu de retentissement dans l'opinion française et la presse métropolitaine en fait à peine écho. Ils n'en marquent pas moins le début de la guerre d'Algérie, huit années de tourments qui ont marqué durablement les esprits et les coeurs des deux côtés de la Méditerranée.

Naissance du FLN
Le Front de Libération Nationale (FLN) est créé au Caire, peu après la «Toussaint rouge», par Ahmed Ben Bella, un indépendantiste en rupture avec le MTLD de Messali Hadj, qu'il juge trop modéré [ne pas confondre avec le FNL vietnamien, créé en 1960].

Dès lors, le mouvement indépendantiste et les messalistes, rassemblés au sein d'un nouveau parti, le MNA (Mouvement National Algérien), vont se disputer à couteaux tirés les faveurs des travailleurs algériens en métropole. L'historien Benjamin Stora évalue à 4.000 les victimes de ces règlements de comptes en métropole, de 1954 à 1962. C'est près de 2% des Algériens de la métropole.

En Algérie même, le FLN évite les batailles rangées et s'en tient à des massacres de civils, essentiellement des notables musulmans favorables à la France. Ces derniers sont torturés, mutilés et assassinés avec un raffinement de cruauté.

Échec de la pacification
Le 25 janvier 1955, le président du Conseil Pierre Mendès France nomme au gouvernement général de l'Algérie l'ethnologue Jacques Soustelle (44 ans), homme de gauche, pacifiste, résistant et gaulliste de la première heure. Il est accueilli fraîchement par les Européens mais très vite se rallie à la thèse radicale de l'intégration. Contre les riches colons et les indépendantistes musulmans, il prône l'octroi de la nationalité française pleine et entière à tous les habitants des trois départements.

N'arrivant pas à retourner la population musulmane en sa faveur, le FLN change bientôt de tactique et multiplie les attentats dans le bled (la campagne).

Les pouvoirs publics reprennent en main la population musulmane des douars (villages) grâce à des mesures sociales et au regroupement des populations en des lieux prétendument sûrs (à la fin de la guerre, 1.250.000 paysans auront été ainsi déplacés). Ces tâches de terrain à caractère humanitaire sont confiées aux Sections Administratives Spéciales (SAS), animées par des officiers aguerris et de bonne volonté.

Dans le courant de l'année 1955, le gouvernement socialiste de Guy Mollet intensifie les actions militaires en Algérie. Il envoie sur place non plus seulement des engagés (militaires professionnels), comme en Indochine, mais aussi des conscrits et même des réservistes). Le service militaire va être porté à trente mois et les effectifs engagés dans ce que l'on appelle pudiquement les «opérations de maintien de l'ordre» ne tardent pas à atteindre 400.000 hommes.
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MessageSujet: Re: 1er novembre 1954 "Toussaint rouge» en Algérie"   1er novembre 1954 "Toussaint rouge» en Algérie" Icon_minitimeMer 5 Nov - 15:38

Parution aux Pays-Bas de deux ouvrages sur la guerre de libération nationale

LA HAYE - Deux livres sur la participation de citoyens hollandais dans la guerre de libération nationale viennent de paraître aux Pays-Bas, à l'occasion du 54ème anniversaire du déclenchement de la lutte de libération nationale, a-t-on appris mardi auprès de l'ambassade d'Algérie à la Haye. Le premier ouvrage, intitulé "Au berceau des Pays-Bas. Les Pays-Bas et la guerre d'Algérie 1954-1962", de son auteur Nick Pas est paru aux éditions Wereldbibliotheek, alors que le second livre "Moussebilines" de Maurice Ferares, a été édité chez les éditions Abigador.
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MessageSujet: Re: 1er novembre 1954 "Toussaint rouge» en Algérie"   1er novembre 1954 "Toussaint rouge» en Algérie" Icon_minitimeMer 5 Nov - 15:44

Pavlenko, un vétéran russe du déminage des frontières algériennes se souvient...

MOSCOU - Dans le bureau d'un vice-recteur de la prestigieuse université de stomatologie de Moscou, l'attention du visiteur est tout de suite attirée par une carte des frontières est de l'Algérie avec cette légende en gros caractères d'imprimerie: "L'Algérie se souvient, l'Algérie n'oubliera pas"... Si la présence de cette carte dans pareil endroit parait, de prime abord, surprenante, elle s'explique par le fait que le vice-recteur se trouve être aussi le président de l'association des vétérans de ce que les Russes appellent "les combattants internationalistes".

L'association est composée notamment de soldats et d'officiers ayant participé à la 2e Guerre mondiale puis à des missions de sécurité à l'intérieur de l'Union soviétique ou d'assistance à l'extérieur du pays.

Selon ce responsable, cette université a été la première à accueillir, à partir de 1998, le siège de l'association au sein de laquelle figure le "groupe algérien des combattants internationalistes" formé notamment de sapeurs ayant entrepris en 1962, aux côtés des éléments de l'armée algérienne, le déminage des régions situées le long des frontières avec la Tunisie et le Maroc.

A côté de la carte, un tableau de peinture représentant le portrait d'un jeune soldat, ne manque pas de retenir lui aussi l'attention. Aussitôt, le vice-recteur laisse le soin à son ami le colonel Andreï Pavlenko d'expliquer qu'il s'agit du caporal Nikolaï Piaskorsky, mort en Algérie alors qu'il procédait avec ses compagnons au déminage d'un secteur des frontières est du pays.

"Né en 1941, le caporal Piaskorsky, originaire d'Ukraine et dont le père était lui aussi démineur, est tombé le 11 décembre 1963 après avoir neutralisé près de 10.000 mines avant d'être fauché par l'une d'elles", raconte-t-il. Se remémorant la période qu'il avait passée en Algérie, Andreï Iakovlevitch Pavlenko, ce vétéran des démineurs soviétiques qui avaient contribué à débarrasser de vastes zones des engins de la mort semés par les forces coloniales avant leur départ, parle alors avec beaucoup d'émotion de ce pays auquel il a consacré un livre au titre évocateur: "En Algérie, nos coeurs sont restés".

"Les forces d'occupation (françaises) avaient laissé derrière elles, en guise cadeau, des millions de mines de toutes sortes, en général des mines antipersonnel et dont les éclats peuvent être très dangereux dans un large rayon tout le long des 1.200 km minés sur une profondeur allant de 3 à 15 km", affirme Pavlenko.

Le capitaine qu'il était faisait partie, entre 1963 et 1964, des tout premiers officiers démineurs soviétiques qui avaient participé au déminage des frontières et formé des démineurs algériens.

L'absence de plans de minage, l'autre écueil mortel

Le plus grave, dénonce Pavlenko, c'est que l'armée d'occupation n'a pas daigné laisser les plans de pose des mines, des plans à l'évidence très utiles pour le nettoyage du terrain après la guerre et ceux, rarissimes, qui existent sont souvent erronés. "Ceux qui ont décidé de laisser derrière eux ces mines se sont rendus coupables d'un crime des plus abjects compte tenu du grand nombre d'hommes, de femmes, d'enfants et de vieillards innocents arrachés à la vie ou irrémédiablement mutilés par ces engins", assène l'homme avec colère.

L'ancien militaire nous apprendra également que non seulement des mines ont été retrouvées dans les endroits les plus inattendus, mais en plus, certaines étaient dissimulées dans des étuis en plastique qui les rendaient indétectables par les appareils de l'époque, tandis que d'autres étaient dotées d'un double détonateur ou piégées, ce qui rendaient leur neutralisation extrêmement difficile et, dans tous les cas, très risquée.

Ainsi, les sapeurs de l'armée algérienne et ceux des deux groupes de démineurs soviétiques, l'un basé à Maghnia à l'ouest et le second à El Kala à l'est, étaient quotidiennement confrontés à un danger mortel, poursuit Pavlenko.

"Le nombre de mines enfouies était tel qu'on enregistrait jusqu'à trois cents explosions par minute lorsque le char ouvrait des passages dans les champs de mines et la température à l'intérieur de l'engin, surtout en été, montait par moments jusqu'à 80 degrés", affirme-t-il. "Beaucoup de démineurs ont été grièvement atteints, certains ont perdu la vue, d'autres une jambe ou les deux jambes à la fois par des mines non explosées après le passage du char de déminage", dit Pavlenko en s'efforçant de réprimer ses larmes.

Il se souvient aussi que "l'intense chaleur dégagée par les explosions provoquait des incendies dans les champs de céréales, lesquels avaient à l'évidence une importance vitale pour la population déjà confrontée à une extrême pauvreté du fait de la colonisation, et poussait les démineurs à abandonner un moment leur travail pour voler au secours, en compagnie de soldats de l'ANP, des paysans pour les aider à combattre le feu et sauver ce qui peut l'être de la récolte".

"Mais je dois avouer que malgré le dénuement dans lequel ils vivaient au lendemain de l'indépendance, les Algériens faisaient preuve d'une générosité et d'une hospitalité sans pareilles et que nous garderons éternellement en mémoire comme des moments forts de notre existence et de notre combat pour la vie", conclut Pavlenko.


APS 05.100.2008
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