Les marchés d'Asie vivaient des frayeurs mardi 7 octobre, Tokyo subissant un plongeon spectaculaire avant de se ressaisir, les autres places de la région étant également malmenées sur fond de crise financière et de dépréciation galopante du dollar face au yen.
Au lendemain d'une dégringolade généralisée des Bourses mondiales, et alors que les gouvernements européens tentaient de rassurer les petits épargnants, les places financières d'Asie ont démarré la journée sur un vent de panique, même si la modération est peu à peu revenue dans les salles de marché.
L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a ainsi plongé sous la barre des 10 000 points pour la première fois en plus de cinq ans après une chute de 5,32 % en début de matinée, avant de limiter les pertes à -3,10 % à 4 heures du matin, heure de Paris.
Selon les opérateurs, c'est principalement la chute du dollar face au yen qui inquiète les investisseurs, car ce phénomène pénalise fortement les exportateurs japonais déjà affectés par le recul de la demande aux Etats-Unis. Le billet vert se rapproche ces derniers jours de la barre psychologique des 100 yens. Il a atteint lundi soir à New York les 100,24 yens, son plus bas niveau en sept mois, et évoluait aux environs de 101,83 yens à 4 heures. Les déboires économiques aux Etats-Unis ont fait de la monnaie japonaise une valeur refuge.
La propagation de la crise financière en Europe amplifie en outre la chute de l'euro, qui a touché lundi un nouveau plus bas face au billet vert depuis plus de quatorze mois, à 1,3441 dollar.
La séance boursière était maussade partout en Asie. Peu avant 4 heures, Séoul reculait de 0,65 %, Sydney de 1,71 %, Manille de 2,67 % et Taipei de 0,85 %. Shanghai plongeait de 4,25 %. Singapour était pratiquement stable, et la Bourse de Hong Kong était fermée en raison d'un jour férié.
"Les marchés sont en proie à la panique. Ils craignent que la crise du crédit ne se propage et ne s'aggrave", ont commenté les économistes de Saint George Bank en Australie, cités par Dow Jones Newswires.
Lundi, toutes les Bourses mondiales ont connu une journée noire. Après avoir perdu plus de 7 % en séance, le Dow Jones a reculé de 3,58 % à New York en clôture, tombant à son plus bas niveau depuis quatre ans. Paris a dévissé de 9,04 %, le plus fort recul en une séance depuis la création de l'indice CAC-40, en 1988. Londres a chuté de 7,85 %, Francfort de 7,07 %, Milan de 8,24 % et Amsterdam de 9,14 %. Moscou a dégringolé de 19,1 %, une chute record.