LONDRES - Des chercheurs ont découvert qu'un médicament destiné à traiter la leucémie est également capable de stopper, voire inverser, les effets de la sclérose en plaques (SEP), une maladie incurable du système nerveux central qui touche 2,5 millions de personnes dans le monde, rapporte jeudi le New England Journal of Medecine. Des chercheurs de l'Université de Cambridge (Grande-Bretagne), ont constaté, après des essais, que l'alemtuzumab avait réduit le nombre d'attaques chez les malades.
Le médicament leur a aussi permis de récupérer des fonctions perdues, en permettant apparemment au tissu cérébral de se réparer, de sorte que des individus étaient moins handicapés à la fin qu'au début de l'étude, ont-ils indiqué.
"La possibilité qu'un traitement contre la SEP favorise la reconstitution du tissu cérébral est sans précédent", a déclaré le Dr Alasdair Coles, enseignant au département de neurosciences cliniques de Cambridge, qui a coordonné une partie de l'étude, publiée dans le New England Journal of Medecine.
"Nous sommes en présence d'un médicament qui, s'il est administré suffisamment tôt, pourrait efficacement stopper l'avancée de la maladie et également rétablir des fonctions perdues en favorisant la reconstitution du tissu cérébral endommagé", a-t-il précisé.
La MS Society, organisation caritative britannique consacrée au soutien des personnes atteintes de SEP, s'est dit "ravie" des résultats de l'étude. "C'est le premier médicament qui a montré un potentiel pour arrêter et même inverser les effets débilitants de la SEP", a dit le chef de la recherche de la MS Society, Lee Dunster.
Toutefois, "des travaux supplémentaires sont nécessaires pour prouver l'effet à long terme de ce traitement et nous attendons avec impatience les résultats de la prochaine étape, déjà en cours, de cette importante recherche", a-t-il ajouté.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie incurable du système nerveux central qui touche 2,5 millions de personnes dans le monde. Il s'agit d'une infection inflammatoire qui provoque la destruction de la myéline, une substance entourant les nerfs et assurant la transmission rapide de l'influx nerveux. Cette maladie conduit à des handicaps plus ou moins lourds, notamment pertes de vision, de mobilité, troubles cognitifs.
Selon le New England Journal of Medecine, l'étude sur trois ans a porté sur 334 patients souffrant d'une forme rémittente de SEP à un stade précoce qui n'avait pas été traité auparavant. Un groupe de malades a reçu de l'alemtuzumab, un autre un médicament contre la SEP, l'interferon beta-1a. L'alemtuzumab a permis une réduction plus importante que l'autre médicament du nombre d'attaques et du risque de handicaps durables, a-t-il relevé.