Les Russes amorcent le repli de leurs forces armées du territoire géorgien, en dehors des zones séparatistes, conformément à l'accord qui prévoit le départ de tous les soldats d'ici le 10 octobre. Le poste de contrôle dit "d'Ali", situé en fait dans le village de Nabakhtevi à un kilomètre de là, a été démantelé dimanche à 8 h 30, heure locale, sous le contrôle des observateurs européens. Il s'agit du premier barrage levé depuis le début de la mission, entamée le 1er octobre, censée garantir le retrait des forces russes des zones adjacentes à l'Ossétie du Sud et à l'autre territoire séparatiste d'Abkhazie.
En fin d'après-midi, il ne restait plus que deux blocs de ciment et des sacs de sable, déplacés sur le bas-côté de la route. Selon un policier géorgien sur place, le barrage, installé mi-août, comptait une trentaine de soldats et plusieurs chars. Il était situé à une quinzaine de kilomètres de la bordure de l'Ossétie du Sud, sur la première ligne de la "zone de sécurité" - la plus enfoncée en territoire géorgien - mise en place par l'armée russe.
Attentat à la voiture piégée à Tskhinvali
Deux autres barrages russes, Kvenatkotsa et Nadarbazevi, situés à l'ouest et l'est de la ville de Gori, dans le centre du pays, doivent être levés lundi. Des mouvements de camions militaires russes, transportant principalement du matériel, ont eu lieu à différents endroits des deux zones adjacentes. Les médias ont par ailleurs constaté que les soldats russes retiraient des barrières de fils barbelés et des équipements d'au moins trois positions situées près de l'Abkhazie dimanche. Environ quinze camions militaires transportant du matériel et quatre véhicules blindés de transport de troupes ont traversé le pont Ingouri pour se replier dans ce territoire.
L'évacuation des forces russes de ces territoires, sur les lignes antérieures au déclenchement du conflit avec la Géorgie, le 7 août, est prévue par l'accord de mise en oeuvre du cessez-le-feu conclu entre Moscou et l'UE le 8 septembre. Selon le ministère géorgien de l'Intérieur, il restait, avant le début de la mission de l'UE, huit cents soldats russes et dix-huit positions dans les zones adjacentes. Ces mouvements de troupes surviennent deux jours après un attentat à la voiture piégée près de l'état-major des forces de maintien de la paix russes à Tskhinvali, "capitale" de l'Ossétie du Sud, qui a tué huit soldats. Le parquet général russe a mis en cause la Géorgie, une accusation démentie par Tbilissi qui avait vu dans cet attentat "une tactique pour retarder le retrait" des forces russes. La Russie a reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie le 26 août, et entend maintenir 3.800 soldats dans chacun de ces territoires.
Le Point 06.10.2008